Etant enfant, j’ai eu la chance de côtoyer un voisin, ancien combattant de la Première Guerre mondiale, qui habitait à côté de chez mes parents. Quand je le voyais faire ses courses ou faire du vélo avec une jambe, une question me taraudait l’esprit : « Comment pouvait-il bien marcher ce « pépère » ? », comme il était surnommé dans le voisinage. Un jour, intrigué et curieux, j’ai pris mon courage à deux mains et je lui ai demandé : « Pépère, comment tient ta jambe ? ».

Il m’a alors montré une vieille prothèse, sorte de jambe en bois maintenue en place avec une sangle, accrochée dans une armoire à manteaux. J’ai été surpris et impressionné par cette prothèse qui apportait tellement de liberté à ce « pépère », même si mon inventivité d’enfant me conduisait davantage à imaginer un système de vissage dans l’os plutôt qu’une sangle pour son maintien. Des années plus tard, les avancées technologiques ont permis de développer une technique chirurgicale novatrice appelée l’ostéo-intégration (implant métallique fixé dans l’os de la jambe pour y accrocher une prothèse amovible). Aujourd’hui, je me demande si, déjà à l’époque, j’étais un « pionnier » de la prothèse !